Wallonie 2010

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15 octobre 2010 - Requiem pour la belgique ?
Une conférence-débat à l'Université de Houte-Si-Plou

Le 15 décembre 65,  après le fameux « Walen buiten » du CVP et les troubles violents qui en ont résultés les étudiants et les professeurs de la section française de l'Université catholique de Louvain,, sont à la recherche d'un terrain pour implanter la nouvelle Université.

Pour exprimer l'aberration de la scission de l'Université catholique qui entraîne l'affaiblissement du rayonnement de la pensée chrétienne de Louvain dans le monde, le coût du transfert et les conséquences sur le plan de la recherche scientifique), ils décident d'installer par dérision  le nouveau campus francophone à Houte-Si-Plou, lieu-dit de la région esneutoise ou il n'y avait une petite auberge, disparue depuis.

Ce 15 octobre 2010, l'Université de Houte-Si-Plou, association sans but lucratif créée en 1995 organisait une conférence-débat sur le thème de l'avenir de la belgique et de sa scission éventuelle suite aux exigences  flamandes.

Raccourci étonnant de l'histoire, soit 45 ans après, jour pour jour, la répétition d'un événement symbolique d'interrogation sur la place francophone dans un état fortement flamandisé. Une même issue que pour la crise de Leuven ?

Ce débat ,animé par le recteur Benoit Hons, avait pour protagonistes, Christian Behrendt professeur de droit constitutionnel de l’Université de Liège,  Michel Hermans Professeur de politiques de la mondialisation et de la communication à HEC-Ecole de Gestion de l’Université de Liège, Vincent Laborderie, Vice-président de BPlus mouvement pour une Belgique fédérale et Paul-Henry Gendebien, Coprésident du Rassemblement Wallonie-France.

Les interventions se firent sur deux temps.

Quel est l’état actuel politique du pays au moment où les négociations sur la formation d’un nouveau gouvernement et la volonté de diminuer le rôle de l’état fédéral au profit  des régions ou de communautés, c’est selon.

Ensuite, quel avenir pour le pays ? Un fédéralisme modifié ? Une  séparation au profit d’un wallobrux minibelgique continuée sans la Flandre ? Une séparation et un rattachement à la France ?

Rendre le contenu  de ce riche débat intéressant et captivant est impossible ; aussi me contenterais-je de donner quelques interventions qui m’ont frappées.

Christian Behrendt a abordé le problème de la scission BHV en le décrivant comme le « diamant » des francophones. Un petit rappel historique rappela que cette scission faite sans contrepartie définirait changerait définitivement la frontière linguistique en frontière d’état.  C’est pourquoi l la Flandre devient de plus en plus pressante.

Bien sûr, comme il le fit remarquer plus tard, l’on pourrait accepter un financement en échange mais cela correspondrait alors en la vente de cette frontière. BHV, dans l’état actuel des choses est donc, si j’ai bien saisi la nuance, le pont entre les régions qui préservent encore l’unité de la Belgique.

Vincent Laborderie eut cette affirmation étonnante. Donner la scission de BHV aux Flamands assurerait l’unité et l’entente dans le royaume. Il faut dire que ce Français installé en Belgique ne voulu pas se présenter un partisan politique mais en chercheur universitaire.

Ce fut une faute, car comme le fit remarquer Monsieur Behrendt, il aurait accepté n’importe quelle opinion politique dont il n’avait pas à juger le contenu. Mais en tant qu’universitaire, il souligna le côté approximatif de son intervention basée sur des sondages, ce qui n’est nullement l’outil d’un chercheur sérieux.

Michel Hermans lui rappela notamment l’importance des enjeux économiques avec un gouvernement en affaires courantes. Il souligne que le pays peut supporter d’attendre encore un certain temps pour la formation d’un gouvernement mais qu’il y aurait des licenciements fin décembre à cause de la non attribution de subsides, notamment.

Vint ensuite l’intervention très bien étayée de Paul-Henry Gendebien qui rappela le pourrissement d’un état en mort clinique, d’une incapacité aux deux communautés de vivre encore ensemble. Il souligna qu’Elio Di Rupo continuait à jouer un jeu électoral en favorisant tour à tour les trois possibilités offertes.

D’accord pour une modification de la constitution en faveur des régions, prêt à un plan « B » qui n’est pas encore développé, et enfin en prenant des contacts avec les socialistes français au cas où … Du  tout et n’importe quoi.

Pour l’avenir, Vincent Laborie affirma sa foi dans le fédéralisme continuateur de la belgique, Michel Hermans pense que si séparation il y a, cela prendra un certain temps.

Christian Berendt parle en exemple de la scission tchécoslovaque, dite partition de velours, pour laquelle il avait fallu de nombreux accords avant qu’elle aboutisse et que ceux- ci comprenaient quelque 22.000 pages  de textes juridiques. Il pense donc que pour une séparation en douceur et la convention de partage, il faudrait près de 5 ans pour y arriver.

Paul-Henry Gendebien explique qu’à son ancienne revendication autonomiste, la Flandre a ajouté récemment un souverainisme économique et fiscal porté par les organisations patronales (VOKA, UNIZO...).

Qu’en constatant l'impuissance belge devant les effets pervers de la mondialisation et pressentant les carences croissantes de l'Union européenne, la Flandre a déjà rompu avec le pacte fédéral des années 80 et se prépare à compter pour l'essentiel sur ses propres forces. Quant à l'énormité de notre dette globale et de nos déficits annuels, elle attise le risque d'attaques spéculatives.

Paul-Henry Gendebien affirme que Les consultations royales successives, les caucus - de haut niveau ou pas - la prolongation des affaires courantes en affaires fuyantes, rien de tout cela ne ressuscitera un Etat fédéral digne de ce nom.

Enfin il conclut par une pensée de Karl Marx, « les hommes font l’histoire mais ils ne savent pas l’histoire qu’ils font ». en rappelant que la révolution belge en 1830 avait démarré d’un opéra donné à Bruxelles, alors que dans l’après-midi, si l’on avait interrogé les Bruxellois, l’on n’en aurait trouvé aucun pour prédire ce mouvement spontané.

Comme quoi, la situation actuelle est incertaine et peut sombrer dans le chaos beaucoup plus rapidement que nos politiques pourraient le croire !

Ces interventions furent suivies par un public nombreux et très attentif. Normal, le sujet intéresse les citoyens conscients que leur avenir est en train de se jouer et les orateurs furent très brillants !

Pour en savoir un peu plus sur la vision de Paul-Henry Gendebien, cliquez sur ce lien !

René G. Thirion

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Dernière modification : 08 janvier 2012