Wallonie 2010

"Forcer l'Avenir - Rejoindre la France"
 

 
 
 

Prendre le taureau par les cornes



L'éveil de la Wallonie












 

 

 

Comment l’anarchie commerciale a cassé la croissance des pays occidentaux

Une analyse de Laurent Pinsolle parue sur le site de Debout la République, le mouvement présidé par Nicolas Dupont-Aignan, un député français qui se déclare en faveur du retour de la Wallonie à la France et qui est un parfait républicain, m'a semblé particulièrement intéressante à publier.

Analyse qu'en tant que spécialiste marketing, ancien administrateur de la Chambre de Commerce de Liège et aussi ancien secrétaire de la Chambre Française de Commerce de Liège/Luxembourg, je ne puis qu'approuver !

 

Dans la pensée unique, l’Allemagne serait un modèle économique, les exportations étant le but que toute économie devrait se fixer. Pourtant, l’anarchie commerciale est en train de détruire le potentiel de croissance des pays occidentaux.

Le contre-exemple Allemand

Beaucoup d’analystes ont décidément la mémoire courte. Il suffit que l’Allemagne enregistre une croissance très forte en 2010 pour qu’ils décrètent sans le moindre recul que c’est le modèle à suivre. Comment ne pas être frappé par tant de bêtise ! Oublient-ils qu’en 2009, ce « modèle » a vu son PIB reculer de 5%, ce qui signifie que sur la période 2009-2010, la richesse nationale de la France aura moins reculé que celle de son vertueux voisin d’outre-Rhin ?

Mais surtout, un examen de statistiques un peu longues donne une perspective totalement différente. De 2000 à 2009, le PIB Allemand a cru de 0.8% par an (1.5% en France…). Seule l’Italie a fait moins bien avec une croissance d’à peine 0.5%. Et si le chômage est nettement plus faible outre-Rhin, il faut aussi le voir comme la conséquence d’une économie grosso modo 20% plus importante que la France mais qui compte 20% d’enfants de moins. La démographie joue un rôle.

L’Allemagne n’est pas un modèle et comme le souligne Jacques Sapir, elle est devenue un problème pour l’Europe. Son modèle de croissance, basé sur les exportations, comprime les salaires, qui stagnent. Pire, il ne tient que parce que les autres pays européens ne l’ont pas adopté. Si tout le monde suivait l’Allemagne, le continent européen s’enfermerait dans la dépression. Et surtout, comment peut-on affirmer que l’absence de progrès social pour 90% de la population est un modèle ?

Les conséquences de l’anarchie commerciale


Nicolas Dupont-Aignan
président de Debout la République

Ce contre-exemple Allemand a au moins le mérite de montrer les conséquences délétères d’un modèle de croissance basée sur le commerce. Même si je ne partage pas complètement ses conclusions, Malakine a fait un papier très intéressant sur l’emploi. Il y distingue quatre types de secteurs économiques : le public, les services domestiques non soumise à la concurrence, l’économie productive domestique non soumise à la concurrence (BTP notamment) et l’économie productive soumise à la concurrence.

Tout le problème est que les écarts de salaires entre pays en voie de développement et pays développés ne sont absolument pas proportionnels aux écarts de productivité, contrairement à la mythologie néolibérale (sinon, on ne voit pas pourquoi il y aurait des délocalisations, étant donnés les coûts de transport).

L’existence d’écarts très grands de salaires (de 1 à 20) sans mécanisme régulateur produit forcément un transfert des emplois vers les zones de bas salaires.

En outre, cela met une forte pression sur les salaires (comme le montre le cas de l’Allemagne), condamnant cette partie de l’économie des pays développés à la décroissance. Pire, la partie de l’économie ouverte à la concurrence est en croissance rapide, comme le montrent les délocalisations de certains services (centres téléphoniques, services bancaires…). La décroissance de ces secteurs crée des déficits qui pousse l’Etat à réduire ses dépenses, réduisant plus encore notre potentiel de croissance.

Bien sûr, les néolibéraux utilisent la baisse du prix de certains produits pour montrer les bénéfices de l’ouverture commerciale. Mais ce raisonnement est faux : la compression des salaires a été plus forte que la compression des prix, comme le montre la baisse du pouvoir d’achat des classes populaires presque partout. Aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, les ménages n’ont réussi à maintenir leur pouvoir d’achat qu’au prix d’un recours massif au crédit.

La réalité de l’anarchie commerciale c’est une baisse du prix de certains produits, mais ce sont surtout des délocalisations massives, du chômage, une compression des salaires, et, au final, une remise en cause profonde de la possibilité même de croissance des pays dits développés.

Laurent Pinsolle
Porte parole de Debout la République

 

 

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Dernière modification : 26 septembre 2011