Wallonie 2010

"Forcer l'Avenir - Rejoindre la France"
 

 
 
 

Prendre le taureau par les cornes



L'éveil de la Wallonie












 

 


Finances: Les tribulations des budgets ... aux Abysses !
 

La Commission européenne s’apprête à rendre un avis négatif sur le Programme de stabilité de la Belgique, jugé trop optimiste. Le gouvernement devra dès lors revoir sa copie. Le contrôle budgétaire de juillet s’annonce explosif.

Recalé. C’est le verdict que les instances européennes signifieront au gouvernement belge mercredi prochain lors de l’évaluation du Programme de stabilité de notre pays portant sur la période 2009-2013. Les hypothèses de base qui ont présidé à la confection de ce Programme de stabilité sont certes basées sur l’avis demandé au Conseil supérieur des Finances et tiennent compte du plan de relance décidé par le gouvernement le 11 décembre 2008.

Mais depuis 6 mois, la situation conjoncturelle, qui n’était déjà pas très encourageante, s’est encore dégradée. Mais depuis 6 mois, la situation conjoncturelle, qui n’était déjà pas très encourageante, s’est encore dégradée.


L'o
n n’est guère bavard du côté des Finances fédérales. Cela va-t-il si mal ? Laisse-t-on pourrir le problème ? L’équipe pentapartite gouvernementale se désintéresse-t-elle de la récession ? Est-elle partisane de la méthode Coué : tout va très bien... ? L’autosuggestion.

Nous opterions pour un pourrissement de la situation de façon à provoquer des élections législatives  en automne. N’oublions pas que l’axe CD&V/NV-A est sorti renforcé des élections régionales du 7 juin 2009.

Un petit retour en arrière. Remémorons-nous les quelques déclarations de  personnalités.

Le secrétaire d’Etat  au Budget, Melchior Wathelet, CDH, n’est guère loquace : « Nous avons adopté un plan de relance, pour tenter de limiter au maximum les effets de la crise pour le citoyen... Ce serait de la folie d’en faire davantage vu le contexte budgétaire... ».

Le Premier ministre, Herman Van Rompuy, CD&V, masque le malaise qui plombe la majorité gouvernementale : « Si nous n’en faisons pas davantage, c’est pour ne pas dépenser davantage. L’immobilisme apparent procède en fait d’une politique prudente et raisonnable ».

En fait, le gouvernement se tâte. Ivan Van de Cloot, économiste en chef du Centre de réflexion Itinera, observe : « Le gouvernement table encore pour son budget sur une baisse du PIB de 1,9 % cette année. Mais dans ses prévisions, le FMI avance plutôt le double, soit 3,8 % ».

Se voiler la face ! La non-prise en compte de la réalité ! Ne pas heurter l’électeur ! Duper le citoyen ! Le gouvernement fédéral attend que les élections régionales soient passées. Mais, la « temporisation » politicienne du gouvernement a énervé la Commission européenne. Le Commissaire aux Affaires économiques, Joaquin Almunia, sermonne la Belgique pour une transmission tardive du budget – six mois de retard – et le recale pour un manque d’informations : « Très, très peu d’information ont été incluses ».

Les élections sont passées. Nous sommes le 25 juin 2009, Herman Van Rompuy, CD&V, Premier ministre, veut accélérer la confection d’un budget pluriannuel 2010-2011. Un budget de deux ans. Il presse les entités fédérées à lui communiquer des chiffres ; il est lui-même sous la pression de la Commission européenne. A la Chambre des Représentants, il déclare : « Cela n’a rien à voir avec un diktat du fédéral, mais il n’y a pas de place pour un fédéralisme d’opposition, il y a va de notre bien-être à tous ».

Les données budgétaires des entités fédérées et de la Communauté française ne sont pas enthousiasmantes. Bien au contraire. Glaciales. Didier Reynders, MR, ministre des Finances – le MR ne fera pas partie des gouvernements bruxellois, wallon et de la Communauté française – boit du petit lait ! Il interpelle les gouvernements fédérés et les presse de contribuer à l’effort budgétaire commun. Et il réclame de lourds sacrifices aux Régions.

On avance des déficits budgétaires 2009 qui donnent le tournis : 200 à 400 millions d’euros pour la Région bruxelloise, 220 millions d’euros pour la Région wallonne, 511 millions d’euros pour la Communauté française, 1,9 milliard d’euros pour la Région flamande. A ajouter les accommodements communautaires qui découleront d’un « accord de coopération » entre gouvernement fédéral et entités fédérées. Ce qui ne sera pas chose aisée avec l’arrivée de la NV-A dans le gouvernement régional flamand. Et Ecolo remet une couche avec son « durable ».

Fermons les yeux et bouchons les oreilles pour 2010. Abyssaux. De lourds nuages noirs, chargés de glaçons, s’amoncellent au-dessus du gouvernement fédéral ! C’est-à-dire au-dessus de nos têtes !

D’emblée, Elio Di Rupo, PS, député-bourgmestre, président du PS, agite ses banderilles : « Je suis tenté de dire qu’il faudra faire le minimum minimorum. Mais je suis lucide : tout le monde devra accomplir des efforts, mais de façon très modérée vu la situation qui est la nôtre ». Par tout le monde, il vise notamment les bénéficiaires des intérêts notionnels. Il tourne son regard vers le MR

Charles Picqué, PS, ministre-président pressenti du gouvernement bruxellois, pose ses balises en raison des charges particulières que la Région de Bruxelles doit assumer : « A un moment donné, il sera peut-être question d’une diminution des dépenses à Bruxelles, mais faut-il que Bruxelles soit plus sanctionnée que les autres alors qu’elle assume les charges de capitale nationale et internationale (et de la Flandre, Ndlr) et qu’elle est moins bien financée ? Ou bien, elle reçoit un financement plus important – mais c’est un vaste débat – ou, pour le court terme, on l’autorise à s’écarter un peu des trajectoires imposées aux entités fédérées ».

Pour ne pas être en reste, Melchior Wathelet, CDH, secrétaire d’Etat au Budget, fixe l’effort budgétaire global d’ici 2015 à quelque 20 milliards d’euros à entamer dès le budget bisannuel 2010-2011. Il prévient que tout le monde contribuera : les entités fédérées, les pouvoirs locaux, les citoyens.

On est prévenu. Sombres, sombres les journées de septembre ! Dures, dures, seront les années 2009, 2010 et 2011 ! Car tous ces chiffres négatifs n’augurent rien de bon. Pour faire passer la pilule, il nous est administré une recette de grand-mère : le gargarisme avec l’éthique et le durable !  Et après l’effort, nous dit-on, plus belle sera la vie !

Mais au fait, les parlementaires et mandataires à tous les niveaux se serreront-ils la ceinture : plus de voiture de fonction, plus de chauffeur, plus d’attachés de Cabinet, plus de secrétaire particulière, plus d’avantages... Une redistribution des mandats…La question mérite d’être posée ! Mais derrière ces restrictions de toute nature, il y a des emplois qui seront supprimés. Cela mérite aussi une profonde réflexion. Aux drames existants n’ajoutons pas un autre drame. Cultivons la valeur de la solidarité.

Raymond Watrice
Secrétaire de la Ligue wallonne de la Région de Bruxelles
Pour info : info@liguewallonnebruxelles.be

 

 

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Dernière modification : 26 septembre 2011